Triple performance

Triple performance

La triple performance propose une manière transversale et globale d’évaluer les effets et les résultats des activités humaines. De telles approches, dans la mouvance du développement durable, sont apparues devant les constats de nuisances ou effets négatifs produits sur l’environnement et les milieux socio-économiques. Les délocalisations, des conditions sociales parfois discutables (travail des enfants, couvertures sociales insuffisantes, conditions de travail défectueuses…), les changements climatiques, ont conduit à s’interroger à la fin du vingtième siècle  sur la responsabilité non seulement financière, mais aussi sociale et environnementale des entreprises.

 

Pour l’agriculture, les interrogations sont liées à la banalisation des paysages, les impacts sur la qualité de l’environnement, l’évolution des conditions de travail, en plus des problèmes de conjoncture économique.

Là aussi les questionnements se sont progressivement imposés depuis les années 70, mais surtout au cours des années 90. Deux types de questions, qui renvoient à des postures pour les agriculteurs de suiveurs ou d’acteurs, sont ainsi posées :

  • les objectifs : lesquels sont-ils et par qui sont-ils définis ?
  • la stratégie : la TP renvoie-t-elle à un simple ajustement/adaptation des pratiques ou à une démarche de renouvellement des systèmes ?

 

Pour alimenter les réflexions et stratégies possibles, deux scénarios ont été travaillés par le groupe prospective qui s’interrogera dans les deux cas sur :

  • Les liens entre productions AOP et triple performance.
  • L’accompagnement des agriculteurs et des organisations.

Adaptation et optimisation des systèmes existants

Ce scenario vise à optimiser les filières et les systèmes de production par rapport aux ressources et aux réglementations, intégrant les ressources économiques, sociales et environnementales. La compétitivité économique reste un enjeu primordial.

Les outils de conseil peuvent reprendre ceux du type IDEA.

Les périmètres des aires d’appellation et leurs interprofessions peuvent être des échelles où sont définis et intégrés à la fois les objectifs liés aux cahiers des charges de production et ceux différents du développement durable.

Recherche d’anticipation et d’innovation

Repenser totalement les systèmes en prenant en compte à équivalence dans le raisonnement enjeux économiques, environnementaux et sociaux quitte à aller jusqu’à repenser totalement le système d’exploitation ou plus largement les systèmes d’activités. Les objectifs sont définis en concertation entre les acteurs concernés à l’échelle locale.

Ce scénario intègre une remise à plat du cœur de métier (penser et gérer globalement et pas uniquement « économique »), ainsi qu’une refonte des systèmes alimentaires et des organisations et compétences en matière de conseil : décloisonner les équipes et réinventer des méthodes et outils de diagnostic et de conseil.

Les périmètres d’appellations, de « marques Parc », de valorisation collective locale des produits, par exemple, sont un lieu de concertation privilégié pour repenser les référentiels en intégrant dans les cahiers des charges toutes les dimensions du développement durable.